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Après sa série de science – fiction Animorphs en cinq tomes (2012), puis Le seul et unique Ivan (2015) et enfin Skiddy mon ami imaginaire (2017), Katherine Applegate revient à nouveau avec un très beau roman L’arbre à souhaits. Comme dans ces précédents récits, on retrouve l’originalité du narrateur, puisque l’histoire est racontée du point de vue d’un arbre. Âgé de 216 cernes, celui–ci se prénomme Rouge car il donne l’impression d’être en feu en octobre.

Une tradition veut que chaque année, le 1er mai, les habitants du quartier se déplacent pour décorer ce chêne d’Amérique, de bouts de papier, d’étiquettes, de morceaux de tissu où sont inscrits tous types de souhaits.

Néanmoins, Rouge n’est pas seulement un arbre à souhaits, c’est également le refuge de tout un tas d’animaux tels que bébés chouettes, opposums, ratons laveurs et corneilles qui dorment dans les creux de cet arbre et qui communique avec lui. En effet, dès le début de la lecture, on apprend que les arbres ont un secret, ils sont capables de parler. Mais ils ne peuvent pas utiliser la parole devant les humains sous peine de voir leur secret dévoilé au grand jour.

Situé près en face de deux petites maisons, une verte et une bleue, Rouge va voir le quotidien de sa petite ville tranquille rapidement perturbé par l’arrivée d’une famille qui emménage dans la petite maison verte. Elle vient de loin et parle une autre langue. Dans cette famille, il y a Samar, une jeune fille âgée d’une dizaine d’années qui a pris l’habitude de venir toutes les nuits au pied de Rouge pour méditer.

Mais très vite, un malaise s’installe entre les habitants de la ville et l’arrivée de ces nouveaux résidents. D’abord, on lance sur leur maison, des œufs crus. Puis, une voiture remplie d’hommes criera « Dehors musulmans ! », jusqu’au jour où quelqu’un va graver « Dégagez » sur le tronc de Rouge. Pour Fransceca, la propriétaire de l’arbre et des deux maisons, s’en est trop. Elle va décider d’abattre cet arbre à souhaits, qui selon elle, lui cause trop de problèmes.

Samar a malgré tout le temps de formuler un souhait, celui de se faire un ami. Il s’agit de Steven, le garçon qui habite dans la maison bleue d’en face. Avant de se faire abattre, Rouge va alors tenter de lui venir en aide. Il va imaginer plusieurs plans, épaulé par sa fidèle amie Bongo la corneille et les autres animaux pour réaliser le vœu de la jeune fille.

L’Arbre à souhaits est un roman très touchant avec de très belles illustrations. C’est une ode à la faune et la flore. La perception de Rouge et des animaux par rapport aux humains est à la fois très drôle mais aussi très innocente. Plusieurs thèmes sont abordés avec finesse dans le récit : la différence, l’immigration et l’environnement. Malgré la gravité des sujets, l’histoire reste toujours optimiste sur l’avenir. Après avoir lu ce roman, vous ne regarderez plus les arbres de la même façon. Une lecture de printemps à faire à n’importe quelle saison !

Pauline B.

L’Arbre à souhaits
Katherine Applegate
Bayard jeunesse, octobre 2018, 12€90